Le TDA/H
Le trouble déficitaire de l’attention est un trouble neurobiologique. C'est en ces termes que le TDA/H est très souvent expliqué.
Selon Sébastien Henrard, neuropsychologue spécialisé dans ce domaine, on ne peut parler de "déficit" mais de trouble dysfonctionnel avec ou sans hyperactivité; un dysfonctionnement spécifique de la régulation de l'attention.
Son analyse, différente est plus en adéquation avec la réalité des troubles attentionnels.
Certains spécialistes évoquent une déficience de certains neurotransmetteurs ; la dopamine, qui permet de réguler le comportement et la noradrénaline qui joue un rôle dans les processus d'apprentissage, de mémoire et d'attention.
Le TDA/H touche la zone frontale du cerveau.
Grâce à l'imagerie cérébrale et plus précisément à l'IRM (pet scan), on a pu mettre en évidence des modes de fonctionnement différents de ceux qu'on peut distinguer chez les personnes qui ne sont atteintes de troubles TDA/H.
On peut constater que le cortex cérébral ne se développe pas au même rythme et qu'il présente un retard de 30 % par rapport au développement du cerveau d'un enfant qui ne présente pas de trouble TDA/H.(extrait de la conférence du docteur Annick Vincent « Le TDAH chez nos jeunes qui grandissent » réalisée le 17 octobre 2012 au cégep de Sainte-Foy).
Le cerveau de l'enfant va donc chercher des voies périphériques afin de compenser les troubles.
Dès lors, l’enfant ne peut en aucun être tenu pour responsable de son comportement inadapté et déroutant pour son entourage, en particulier à l’école, et plus particulièrement encore quand il est hyperactif.
Pourtant, dans notre société, le TDA/H est une pathologie encore bien trop mal acceptée et comprise.
Diagnostiquer un TDA/H exige une recherche précise, primordiale pour accompagner l’enfant dans les stratégies de compensation.
On peut retrouver, dans sa famille, d'autres personnes atteintes du même syndrome.
Le diagnostic.
Le diagnostic est évalué selon des critères précis, selon que le pays et le continent sur lequel on se trouve.
Aux États-Unis, ces critères sont répertoriés dans le manuel Le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (également désigné par le sigle DSM IV, l’abréviation de l'anglais : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders).
En Europe, les investigations sont pratiquement équivalentes et décrites dans le manuel CIM 10 (Classification internationale des maladies) créée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Que doit-on pouvoir observer chez l’enfant afin de préciser le diagnostic ?
- 6 symptômes d’inattention.
- 4 symptômes d’hyperactivité ou impulsivité.
Les 9 troubles de l’attention retenus.
1. Manque d’attention suffisante aux détails et/ ou fautes de négligence dans les activités scolaires et les activités ordinaires, par exemple, à la maison.
2. Difficultés à soutenir son attention dans des tâches ou des jeux.
3. souvent « dans la lune », ne semble pas écouter ce qu’on lui dit.
4. Ne parvient pas à retenir et tenir compte de toutes les consignes et n’arrive pas à terminer les activités scolaires, les occupations quotidiennes de son travail (sans qu’il s’agisse d’un comportement oppositionnel ou d’une incapacité à comprendre les instructions.)
5. Présente fréquemment des difficultés d’organisation.
6. Évite, reporte (procrastination) ou rechigne à commencer des activités qui exigent un effort mental soutenu (devoirs et leçons, travaux ménagers …).
7. Perd souvent les choses indispensables à ses activités, qu’elles soient scolaires ou pas : matériel scolaire, jouets, livres, petits accessoires …
8. Très sensible aux stimuli extérieurs, vite dérangé (bruit, mouvements …)
9. Oublis, omissions dans les activités quotidiennes.
Les 6 symptômes d’hyperactivité-impulsivité retenus.
1. L’enfant agite les mains ou les pieds ou se tortille sur son siège.
2. dans des situations qui exigent de rester assis, ou en classe, l’enfant ne peut s’empêcher de se lever, de quitte son siège.
3. dans des situations inappropriées, l’enfant peut se mettre à courir, grimper partout, bouger et crier de façon excessive.
4. L’enfant éprouve des difficultés à jouer ou à s’engager dans des occupations ludiques.
5. souvent, avant que les questions posées soient achevées, il laisse échapper des réponses, il est trop spontané, coupe la parole à son interlocuteur.
6. L’enfant a des difficultés à attendre dans une file ou à attendre son tour dans des jeux ou des situations de groupe, il est montre des signes d’impatience.
Quatre conditions supplémentaires sont nécessaires pour porter le diagnostic.
1. le TDA/H est déjà présent avant l’âge de 7 ans.
2. on trouve les symptômes dans au moins deux situations, en particulier à l’école et à la maison.
3. le trouble engendre une détresse cliniquement significative ou une inadaptation dans le fonctionnement social et scolaire.
4. Certains troubles spécifiques doivent pouvoir être écartés pour éviter une erreur de diagnostic.
Un historique clinique et évolutif complet sont indispensables : le déroulement de la grossesse et de la naissance de l'enfant, son développement, son encadrement socio-affectif, les troubles anxio-dépressifs, un stress important lié à un problème familial tel que le divorce ou à une situation de maltraitance (racket, violence) mais pas les deux à la fois, les troubles bipolaires, les troubles post-traumatiques, les troubles de l'opposition, de rejet, de transgression, les troubles "dys", les troubles envahissants du comportement, l'efficience intellectuelle nettement inférieure à la norme ...
Le TDA/H présente des similitudes avec la dyspraxie mais n'a pas les mêmes origines.
Au Canada, des spécialistes de cette pathologie ont constaté chez plusieurs petits patients TDA/H des troubles visuo-spatiaux et des troubles de la motricité fine.
Le TDA/H affecte les fonctions exécutives des enfants, telles que la capacité à s'organiser, à zoomer les détails importants, à faire "le bon tri", à "prioriser" l'information. Ils sont souvent dans la confusion.
A cela s'ajoute la difficulté à commencer une tâche et à s'y tenir.
Les enfants TDA/H rencontrent souvent des difficultés à gérer le temps, ils ont besoin d'une période de travail plus longue que les enfants qui n'en sont pas atteints.
Même la notion "du temps qui passe" est plus compliquée pour eux, c'est pourquoi il est essentiel que ces enfants s'attellent à une seule tâche à la fois.
Ils ont le plus grand mal à se concentrer lorsqu'ils sont tenus de réaliser un travail qui ne les intéresse pas, à l'inverse, ils parviennent à capter leur attention lorsqu'ils sont fortement intéressés par ce qu'ils font.
Ils souffrent également d'impulsivité, ce qui est encore plus vrai chez les hyperactifs.
Ils sont hyper sensibles et hyper émotifs.
Durant la journée, on peut également assister à des épisodes de très grande fatigue.
Il est impératif de NE PAS interdire aux hyperactifs de bouger, y compris en classe, ce qui entraverait plus encore ses possibilités d'apprentissage.
Les tests neuropsychologiques permettent de mesurer le QI, de détecter certains troubles "dys" mais ils ne permettent pas de confirmer un TDA/H.
Pourtant, Il ne peut en aucun être question de diagnostiquer cette pathologie sans s'y soumettre.
Comprendre l'efficience intellectuelle de l'enfant aide à mieux le cerner et à mettre en évidence ses facultés et ses déficits d'apprentissage, une homogénéité ou, à l'inverse, une dysharmonie des différentes performances.
Il permet également de découvrir un QI en dessous de la moyenne ou un haut potentiel.
Les tests QI ont évolué et nous éclairent concernant la manière dont notre cerveau traite l'information.
L'agressivité chez les enfants TDA/H.
Apprendre à l’enfant à trouver des alternatives à l’agressivité (courir, respirer profondément, parler de sa colère et de sa frustration ….)
Noter chaque jour le déroulement de la journée à l’école et à la maison, tenter de repérer le déclancheur d’agressivité.
Les médicaments.
Selon le conseil supérieur de la santé, pour plus de la moitié des personnes qui prennent de la Rilatine (molécule de Méthylphénidate), ce médicament ne serait pas adapté.
La polémique gronde et sème parfois le doute dans l'esprit des parents.
C'est pourquoi la confiance dans le choix du neuropédiatre est primordial.
L'évolution de l'enfant doit être scrupuleuse et s'il ne répond pas favorablement au traitement, pire encore, si des effets secondaires néfastes se manifestent, en concertation avec le thérapeute, il peut toujours être stoppé.
Il existe aujourd'hui des traitements homéopathiques tels que le HX4 équilibre.
Les adaptation, les aménagements.
Chaque enfant est unique, il faut donc :
- Bien identifier les adaptations et les outils dont il a besoin pour compenser ses troubles.
- Bien identifier ses aptitudes afin de les développer.
- Informer l'école car des aménagements doivent pouvoir être intégrés à ses apprentissages et selon la gravité de ses symptômes.
- Lui laisser plus de temps, en particulier durant les examens et introduire une demande d'aménagements raisonnables auprès du neuropédiatre.
Laisser à sa disposition les outils dont il a besoin pour éviter les oublis, aides mémoire tels que les post it, les couleurs ...
- Veiller à ne pas le culpabiliser et l'encourager pour favoriser un sentiment de bien-être et de confiance mutuelle (à l'école et à la maison).
Les adolescents et le TDA/H mal diagnostiqué.
- Persistance de l'inattention et de l'hyperactivité.
- Décrochage, échec scolaire.
- Fatigue.
- Troubles alimentaires.
- Troubles du sommeil.
- Dépression.
- Anxiété.
- Impulsivité.
- Conflits familiaux.
- Difficultés d'adaptation dans leur milieu social.
- Altération de l'estime de soi.
Petit lien sympa de nos amis canadiens.