Les troubles de la vue et les troubles neurovisuels.
- Maman, j’ai besoin de lunettes, je ne vois pas bien.
- Pas de souci Sabrina, on va aller voir un ophtalmo !
- Votre enfant n’a aucun problème de vue Madame, tout va bien !
Second avis d’un second ophtalmo car Sabrina insiste ...
- Pas de problème Madame, Sabrina a 10/10 aux deux yeux.
Les troubles neurovisuels sont particulièrement déstabilisants, insidieux, invisibles, y compris par les ophtalmologues et pourtant, un certain nombre d’enfants sont atteints de cette affection sans jamais être diagnostiqués.
Or, ces troubles ont des conséquences sur les apprentissages scolaires mais aussi sur la vie de tous les jours.
Cela se traduit par une mauvaise « traduction » du cerveau quand il reçoit l’information visuelle.
Si je devais imager cette pathologie, je dirais que les yeux sont comparables à une télévision de très bonne qualité mais le lecteur de DVD est de mauvaise qualité, ce qui a pour conséquence une image moins conforme à la réalité.
Dès lors, vos yeux peuvent être parfaitement fonctionnels alors que vous ne voyez pas correctement.
L’enfant atteint de troubles neurovisuels est mieux compris dans ses difficultés quand il est dépisté, il peut ainsi bénéficier de soins avec l’aide de thérapeutes spécialisés dans ce domaine.
Ceux-ci pourront l’aider à être mieux armé pour améliorer ses apprentissages.
Selon Rodolphe SALLIOT, orthoptiste, «Dans la littérature, il y a une différenciation entre les troubles centraux appelés "neurovisuels" et les troubles périphériques appelés "oculomoteurs". Les deux notions sont pourtant étroitement liées et indissociables. Est-ce qu'on dissocie dans l'apprentissage de la "conduite": l'aspect mécanique et la gestion des situations ? »
Un mauvais fonctionnement neurovisuel entraine des troubles et des confusions :
- de la reconnaissance des lettres
- des troubles de la reconnaissance des mots
- du tracé géométrique
- de la reconnaissance visuospatiale
- de la reconnaissance des objets et des images
- de la perception du mouvement
- de la stratégie du regard
- de la fixation
- du balayage oculaire
Qui faut-il consulter ?
L’ophtalmologue pour écarter une pathologie des yeux, un orthoptiste car il est spécialiste de la reconnaissance des troubles neurovisuels.
L’ergothérapeute et le psychomotricien sont également deux spécialistes qui, certes, ne guériront pas l’enfant atteint de ce trouble mais, ils pourront l’aider à mieux maitriser ce déficit.
Orthophorie
lorsque on a la chance d'avoir un équilibre musculaire des yeux parfait, les axes visuels des deux yeux sont dirigés sur le même objet et la fixation binoculaire est maintenue sans efforts, quelle que soit la direction de votre regard sur les objets que vous fixez ou des mots que vous lisez.
L’hétérophorie
Cet état d’équilibre musculaire est précaire, à des degrés différents qui devront être définis par un ophtalmologue car il ne peut être maintenu que grâce à un effort de fusion, quand c'est possible.
Par ailleurs, ce trouble ne se limite pas qu'à un simple problème de convergence/divergence.
Encore une fois, c'est l'ophtalmo qui pourra objectiver les troubles et le degré de ceux-ci.
Il est très important de consulter car on peut souffrir d'hétérophorie sans troubles de la vue tels que la myopie ou l'hypermétropie. À l'inverse, On peut très bien être hétérophorique, myope ou hypermétrope, astygmate ...
Quand on souffre d'étérophorie, l’attention visuelle, sur le long terme, en souffre.
Les enfants à besoins spécifiques sont très nombreux à en souffrir sans jamais avoir été soumis à un dépistage et, par lasuite, soignés.
Or, ils devraient SYSTÉMATIQUEMENT consulter un ophtalmologue, de même qu'ils doivent être vus par un orthoptiste car des traitements sont possibles.
Il est illusoire de penser que les enfants dys ne souffrent pas de troubles sensorimoteurs.
La base d'un apprentissage scolaire de qualité, pour les enfants "normaux apprenants" s'accompagnent d'une vue et d'une neurovision de qualité. L'un ne va pas sans l'autre.
Par conséquent, les enfants atteints de troubles de l'apprentissage scolaire sont très nombreux à être atteints de troubles liés à la perception de leur environnement, mais aussi de l'information écrite. S'en suivent des troubles dyslexiques, dyspraxiques ou dyscalculiques (car la dyscalculie peut également être liée à des troubles spaciaux).