"Tout divertissement est une éducation plus efficace que l'école parce qu'il fait appel à l'émotion et non à l'intelligence." Hortense Powdermaker
Les enseignants.
Nos enfants passent, chaque année, une très grande partie de leur temps en classe.
L'hypersensibilité des jeunes "dys" est telle que les enseignants jouent un rôle essentiel pour contribuer à leur bien-être.
L'équipe de Troublendys remercie infiniment les enseignants qui ont eu l'amabilité de répondre au questionnaire qui a été proposé en ligne et qui a pour but de mieux comprendre leur travail et leur ressenti au quotidien.
Quels que soient les troubles des apprentissages dont souffrent les enfants, et selon leur degré de gravité, il est impératif d'en tenir compte.
Les enseignants et les parents doivent gérer la situation avec un seul objectif; leur permettre de progresser sans ce terrible sentiment de culpabilité et sans ce manque de confiance en eux qui les caractérisent encore trop souvent.
Cela passe par une analyse globale du jeune "dys".
En effet, une bonne prise en charge passe par deux critères primordiaux.
D'une part, il faut connaitre ses compétences réelles et déterminer ses difficultés afin de lui venir en aide de manière spécifique, car chaque enfant est unique, d'autre part, il faut tenir compte de son état psychologique.
Ce second point est essentiel car des troubles anxieux peuvent entraver, à eux-seuls, le bon processus des apprentissages.
Nous avons pu constater qu'une des très grandes difficultés des enseignants réside dans le fait qu'il faut parfois revoir les exigences à la baisse et qu'il ne s'agit pas de "privilèges" mais bien d'un mode de compensation.
Un professeur d'histoire témoigne : "nous ne sommes pas armés pour encadrer ce type d'enfants et, à titre personnel, je ne sais pas si je peux, légalement, décider de ne pas coter des mauvaises notes".
Nous, les parents, nous sommes bien souvent frustrés, surtout quand nous voyons nos enfants épuisés, à bout et désemparés.
Pour que les relations entre les parents et les enseignants soient cordiales, que la communication entre eux soit optimale dans l'intérêt de l'enfant "dys", Il nous paraissait essentiel de donner la parole aux instituteurs et aux professeurs.
Ils relèvent un certain nombre d'éléments positifs et négatifs qui nous éclairent sur l'énorme clivage qui peut exister entre les différentes parties; les enfants et les enseignants, les enfants et les parents, les parents et les enseignants.
Une incompréhension due aux troubles "dys" peut devenir rapidement dramatique alors que le dialogue devait être la seule et unique option possible.
Les éléments qui sont évoqués à travers les différents témoignages et réponses au questionnaire.
- Leur métier exige une disponibilité considérable incluant de nombreuses heures supplémentaires et une fatigue importante.
- Certains étudiants sont démotivés mais ils l'admettent; ils n'en comprennent pas toujours la raison ou l'origine.
- Certains parents démotivés, voire démissionnaires, ne cherchent pas à comprendre l'origine de l'échec scolaire de leur enfant.
- Un manque de formation et d'informations concernant les troubles "dys".
- Un manque de moyens sur le plan matériel et, dans l'enseignement secondaire, un manque d'échanges entre enseignants pour déterminer la meilleure prise en charge possible pour permettre à l'enfant "dys" de progresser.
- Les progrès de leurs élèves, la volonté avec laquelle ils se battent pour apprendre les réjouissent, les encouragent et leur apporte une satisfaction bien légitime.
- Ils souhaitent une meilleure organisation de leur emploi du temps, une meilleure répartition des tâches exigées par leur métier.
- A l'unanimité, ils pensent qu'il est nécessaire de "repenser" le système pédagogique actuel, faire en sorte qu'il soit plus conforme avec la réalité du terrain.
- Ils sont conscients de ne pas toujours mesurer les conséquences des troubles "dys" sur la scolarité et la qualité de vie d'un enfant qui en est atteint.
- Les textes de loi concernant les troubles "dys" sont encore trop peu évoqués, voire pas évoqués du tout à l'école.
- Le nombre d'élèves en classe est élevé et rend difficile une prise en charge des élèves "dys".
- Une prise en charge spécifique adaptée, y compris avec du matériel logistique devrait être accepté sans conditions, encore faut-il que les enseignants soient correctement formés pour y faire face.
- Leur formation professionnelle doit inclure la prise en charge des enfants atteints de troubles des apprentissages ainsi qu'une meilleure prise de conscience, d'une meilleure compréhension des troubles "dys".
Le questionnaire de Troublendys adressé aux enseignants est toujours en ligne sur notre page Facebook et il va de soi qu'il leur est tout à fait possible d'y répondre, de nous livrer leur opinion car elle est très importante et permet d'améliorer leur situation professionnelle tout autant que les conditions d'apprentissage des élèves en difficulté.
Fabienne, institutrice en maternelle : "J'hésite à interpeller certains parents quand un enfant a des problèmes, ils peuvent très mal prendre cette information."
Catherine, institutrice en primaire : "Des notes en dents de scie ou des grandes différences entre les notes en mathématiques et en Français sont révélatrices de troubles des apprentissages."
Céline, professeur en secondaire : "On ne fait pas toujours la différence entre des élèves flemmards et des élèves atteints de troubles dys, c'est un problème."